Les députés ont-ils décidé de parachever leur mandat législatif 2014-2019 en incrustant à jamais dans l’esprit des Tunisiens l’image de politiciens qui ont fait de leur passage à l’hémicycle un moment que personne ne regrettera dans la mesure où leur production ou leur rentabilité ont frôlé le degré zéro.
Et ce ne sont pas les instances constitutionnelles qui n’ont pas été votées ou les lois dites urgentes qui dorment toujours dans les tiroirs du palais du Bardo qui peuvent contredire l’impression générale ressentie par une grande majorité de Tunisiens ou leur conviction exprimée, haut et fort, à chaque fois que l’opportunité s’est présentée. A quoi a finalement servi l’Assemblée des représentants du peuple, élue une certaine journée historique, le 26 octobre 2014 ?
Et à analyser ce qui s’est passé au sein de l’hémicycle durant les cinq années du mandat législatif 2014-2019, les scandales et les mascarades que les Tunisiens ont vécus, en direct, sur leur petit écran, et surtout les échecs essuyés au niveau du parachèvement du processus de la transition démocratique, l’on est en droit d’affirmer que les députés, qu’ils appartiennent à la coalition au pouvoir ou à l’opposition, toutes dérives confondues, ont failli à la mission que leur ont confiée les électeurs.
Qu’il s’agisse de leur incapacité à élire les membres revenant au quota du Parlement dans la composition de la Cour constitutionnelle, de leur refus d’instaurer l’instance officielle de lutte contre la corruption ou de leur obstination à faire reporter indéfiniment le vote des réformes dites douloureuses dans le but de faire redémarrer l’économie nationale en panne depuis près de 9 ans maintenant, les députés ont administré la preuve qu’ils ne méritaient pas la confiance de leurs électeurs.
Hier, ils ont montré, de nouveau, par leur absentéisme chronique, que leur accession au palais du Bardo est un accident de l’histoire.